Sensibilisation à la pratique historiquement informée –
Etude des langages des 16e, 17e et 18e siècles
Qu’est-ce que la pratique historiquement informée ? Est-ce le soin que l’on apporte à exécuter exactement ce que le compositeur écrit ou non sur une partition dite Urtext au moyen de l’instrument historique ? Ou bien est-ce plutôt l’appropriation d’un langage si ancré dans une époque, que ses enjeux dépassent largement la notation elle-même ?
Pour tenter de répondre à cette question, notre directeur artistique, Adrien Ramon, propose un atelier pratique et théorique autour de la question de l’interprétation de la musique dite ancienne :
« Il me semble qu’une première approche pertinente pour un instrumentiste « contemporain » consisterait en un travail autour du langage. Partant du principe que chaque période de l’histoire de la musique prend ses fondements dans celle qui la précède, j’ai souhaité prendre appui sur le début du 17e siècle.
Autour de 1600, de nombreux traités précis et détaillés portant sur la pratique instrumentale et vocale ont été publiés, et ils sont à mon sens de précieux supports pour qui s’intéresse à l’interprétation de la musique baroque ou encore préclassique. Y sont décrits de nombreux éléments d’interprétation, d’articulation et d’ornementation qui permettent de désinhiber ce langage, et d’appréhender d’une manière « outillée » la lecture des traités du 18ème siècle (Léopold Mozart, Carl-Philipp Emanuel Bach, Quantz ou encore Tartini). L’idée sera alors de mettre en pratique le langage dont il est question, de le confronter à notre langage actuel, et d’en expérimenter la synthèse sur l’instrument moderne (ou ancien).
De manière plus générale, cette étude approfondie des traités d’interprétation des 16e, 17e et 18e siècles, m’ont donné l’intime conviction que notre langage musical contemporain n’utilise qu’un faible pourcentage de son vocabulaire. Cette démarche « historiquement informée », ou plutôt « historiquement inspirée » s’inscrit donc dans un discours éminemment contemporain. Lever le voile sur la variété de vocabulaire propre au langage de ces époques, et en parer notre langage « moderne » permet de renouer avec ce qui me semble être une fonction première de la musique : nous faire ressentir des émotions, ou « toucher les passions de l’âme » «
Conservatoire à Rayonnement Régional de Versailles – 2021
Déroulé
Atelier théorique – Conférence – 1h30 :
Adrien Ramon mène depuis plusieurs années un travail de recherche visant à démocratiser l’accès à la pratique du langage des répertoires des 16e, 17e et 18e siècles. Il a pour cela réalisé une compilation d’éléments issus de traités
d’interprétation lui servant de support pour des conférences qu’il a animées au Conservatoire à Rayonnement Régional de Versailles, au Conservatoire à Rayonnement Régional de Saint-Etienne ainsi qu’au Conservatoire National Supérieur de Musique et Danse de Paris, ou encore durant divers stages.
C’est en animant cet atelier à la Philharmonie de Paris auprès des vents de l’Orchestre de Chambre de Paris, que lui est apparu l’intérêt d’étendre cette démarche auprès de musicien.ne.s confirmé.e.s et expérimenté.e.s et membres de grandes formations orchestrales françaises.
L’expérience quotidienne qu’il en tire au sein de l’Orchestre de Chambre de Paris dont il est membre, et l’intérêt qu’il perçoit lors de projets en direction d’orchestre ne font qu’accroître l’enthousiasme et la conviction avec lesquels il mène cette démarche.
Ateliers pratiques :
Afin de mettre en pratique le langage dont il est question, de le confronter à notre langage actuel et d’en expérimenter la synthèse sur l’instrument moderne ou ancien, il propose une mise en pratique adaptée aux publics concernés :
1) Le concert d’orchestre
Dans le prolongement du temps de conférence, et dans le prolongement du travail effectué au sein de la selva Musica, Adrien Ramon propose de diriger un programme d’orchestre (programme baroque/classique ou pré-romantique) permettant une mise en application directe du travail évoqué. L’idée étant que cette intervention puisse apporter des outils concrets dans ce domaine. Cela permettant également à chacun.e de s’approprier la démarche et de la connecter au répertoire quotidien de son orchestre.
Ce travail peut également s’associer à un concert de musique de chambre (instruments modernes ou anciens) travaillé en parallèle, permettant d’élargir le spectre d’application des notions échangées.
2) Master-Class en conservatoire
Au sein des structures d’enseignement, il propose d’animer dans le prolongement de la conférence un temps de master class sur du répertoire choisi par les enseignant.e.s et étudiant.e.s ou parmi une liste préalablement envoyée.
D’autres œuvres peuvent être proposées, incluant chanteur.se.s, et tous types d’instrumentistes, et cette mise en pratique est également ouverte à toutes les classes concernées par ces répertoires.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à nous contacter !